Une rencontre autour des droits et libertés des personnes accompagnées en Sud-Gironde
Le 26 septembre 2025, le Foyer Occupationnel de La Réole a accueilli une rencontre d’envergure organisée par l’ensemble du territoire Sud-Gironde de l’Adapei 33.
Ce projet, initié en mars 2024 et mûri pendant dix-huit mois, a mobilisé tous les établissements du territoire : l’ESAT et le STP de Mongauzy, le FO-FAM de Saint-Michel de Rieufret, le FO de La Réole, le SAVS Sud-Gironde, l’IME Saint-Macaire, l’IME Lamothe-Landerron et le SESSAD Sud-Gironde.
La section locale Sud-Gironde de l’Adapei 33 était également impliquée.

Une soixantaine de participants, familles, personnes accompagnées et professionnels, ont pris part à cet après-midi d’échanges animé par Marie-Thérèse Pain, docteure en droit et enseignante à l’Université Bordeaux-IV, spécialiste du droit de la santé et de l’action sociale.
Elle était accompagnée de Frantz Néblai, délégué du Défenseur des droits et frère d’une personne en situation de handicap, de Jennifer, présidente du CVS du FO de La Réole, de Pascaline Maymo, sœur d’un résident, de Raphaëlle Pister, directrice du FO de La Réole et de l’ESAT de Mongauzy, et de Laure Ammirati, présidente adjointe de l’Adapei 33 et responsable de la section locale Sud-Gironde.
L’après-midi a débuté par la présentation de verbatims issus de situations vécues :
« J’aimerais prendre le bus seule », « J’aimerais qu’on m’aide à avoir mon chez-moi un jour », « On a le droit d’être en couple si on veut », « Mes tickets de caisse, c’est mes affaires ».
Ces paroles ont servi de base à la réflexion et à l’explication du cadre juridique des droits et libertés des personnes accompagnées : liberté d’aller et venir, respect de la vie privée, droit à la santé ou encore droit de gérer ses biens.
À partir de ces témoignages, les échanges ont permis de distinguer la liberté, qui concerne la personne elle-même, du droit, qui suppose une relation entre deux parties : celui qui en bénéficie et celui qui en garantit l’exercice. Les participants ont aussi abordé la différence entre les « droits à », comme le droit au logement, à la culture, à la santé, et les « droits de », tels que le droit de voter, de se déplacer ou de travailler.
Ces discussions, nourries par des exemples concrets, ont permis de mettre en lumière des thématiques essentielles : la liberté de sortir de l’établissement, la vie affective et de couple, la parentalité, le consentement ou encore la notion de vulnérabilité. Frantz Néblai a complété ces échanges en présentant le rôle et les missions du Défenseur des droits, ainsi que les démarches possibles pour faire valoir ses droits.

Cette rencontre a illustré la richesse du dialogue entre les trois acteurs de la « triple expertise » chère à l’Adapei 33 : les personnes accompagnées, leurs proches et les professionnels.
Ensemble, ils ont pu confronter leurs expériences, poser leurs questions et mieux comprendre le cadre qui régit la défense des droits et libertés au quotidien.
Au-delà des apports juridiques, cette journée a renforcé un sentiment d’unité et de responsabilité partagée. Elle marque une étape importante pour le territoire Sud-Gironde, engagé dans une dynamique collective où le respect, l’autonomie et la dignité de chaque personne demeurent au cœur de l’action.